On peut voir le verre presque plein. En 2024, 83 % des 7,6 millions de jeunes de 15 à 34 ans ayant terminé leurs études et possédant un emploi considèrent leurs compétences (formation initiale ou continue, expérience…) adaptées à leur emploi. Mais on peut aussi examiner ces chiffres publiés cette semaine par l’Insee en creux. Les jeunes sont 15 % à se sentir surqualifiés pour le poste qu’ils occupent, et donc déclassés.
Trois facteurs entrent en compte dans ce sentiment : la catégorie socioprofessionnelle, la nature du contrat et les études effectuées.
Les employés peu qualifiés sont 25 % à se juger déclassés (contre 15 % des employés qualifiés). De même, les ouvriers peu qualifiés sont 22 % dans ce cas (14 % chez les ouvriers qualifiés). Ces deux catégories ont plus de deux fois plus de risques de s’estimer déclassées que les professions intermédiaires. Occuper un poste de cadre réduit la probabilité.
Les 15-34 ans en CDD ou en intérim s’estiment déclassés à 23 %, contre 14 % chez ceux qui ont décroché un CDI. Avoir une date de fin de contrat en ligne de mire renforce la sensation d’inquiétude face à l’avenir.
Enfin, le niveau de diplôme joue un rôle. Les deux extrémités de l’échelle, bac +5 et non-diplômés, sont près de 90 % à estimer leurs compétences en adéquation avec leurs postes. C’est donc au centre que le sentiment de déclassement est le plus affirmé. Sentiment qui diminue cependant avec l’ancienneté dans le poste.