Le travail forcé des OuÏghours en Chine continue d’alimenter des entreprises chinoises du secteur textile, qui vendent ensuite une partie de leur production à de grandes marques en Europe. Telle est la principale conclusion d’un rapport commandé par le groupe socialiste du Parlement européen, et publié le 6 décembre.
Ce document établit qu’une quarantaine de marques de vêtements connues comme Zara, Next, Primark, Decathlon ou Nike présentent un risque élevé de s’approvisionner en vêtements fabriqués par cette minorité musulmane opprimée.
L’équipe de recherches a identifié quatre grands fabricants de tissus et de vêtements basés en Chine dans la région autonome ouïghoure du Xinjiang. Elle les a patiemment reliés à des filiales, puis à des détaillants, à l’aide de sources accessibles au public comme les données d’expédition ou les rapports financiers.
Le coton et le textile sont l’une des principales industries où s’exercent des systèmes coercitifs en Chine. Autre cas litigieux, celui de South Pole, la plus grande société de conseil en carbone au monde. Jusqu’en 2021, elle a vendu des crédits carbone issus de l’utilisation de déchets de tiges de coton pour produire de l’électricité durable dans le Xinjiang. En novembre dernier, The Guardian a révélé le transfert d’énormes quantités d’ouvriers dans la zone concernée, jetant un doute sur le caractère volontaire du travail effectué sur place.