Aucune grande compagnie pétrolière n’est alignée avec les objectifs de l’Accord de Paris. Dans un rapport publié mercredi par le groupe de réflexion Carbon Tracker, l’entreprise créditée de la meilleure note (selon les critères retenus par le rapport, projets d’investissements, objectifs d’émission, etc.) est la britannique BP avec un D (sur une échelle allant de A à H). Les six suivantes obtiennent un E, les autres encore moins.
Réunies cette semaine à Houston à l’occasion de la conférence annuelle CERAWeek, le grand rendez-vous du secteur, elles ont été loin de faire amende honorable. Au contraire, plusieurs hauts responsables sont montés sur scène pour s’opposer aux appels à l’abandon rapide des combustibles fossiles, affirmant que le remplacement du pétrole et du gaz coûterait « cher à la société ».
Le dirigeant de la plus grande entreprise énergétique du monde, Saudi Aramco, a expliqué que le pic pétrolier et gazier ne serait probablement pas atteint avant un certain temps, « et encore moins en 2030. »
La question de la sécurité énergétique, redevenue une priorité des États depuis la guerre en Ukraine, a replacé les pétroliers en position de force et libéré leur parole. Critiques envers l’Europe, ces derniers scrutent avec attention le résultat des prochaines élections américaines. Le sénateur américain de Virginie-Occidentale (républicain) a ainsi promis de revoir certaines dispositions de l’IRA si Trump était élu.