À la COP30, les lobbies chouchoutent l’idée d’un overshoot

C’est sans doute le mot de la semaine : overshoot. Le concept était omniprésent dans les discussions au sein de la COP30, qui vient de se dérouler à Bélem, au Brésil. Il désigne l’idée d’une « surchauffe réversible du climat ». En clair, cela revient à s’autoriser à dépasser la limite de 1,5 °C de réchauffement, faute de parvenir à la respecter, avant de revenir sous ce seuil en éliminant du CO2.

Entre captage dans l’atmosphère, fertilisation des océans pour stimuler la croissance des micro-organismes capables d’absorber le carbone ou altération des roches, de nombreux procédés industriels sont à l’étude. Des industries dont les représentants étaient présents en nombre à Bélem. Une ONG a ainsi indiqué à l’AFP que 531 participants de la COP30 pouvaient être qualifiés de « lobbyistes du captage et du stockage du carbone », soit une cinquantaine de plus qu’à Bakou, en 2024.

Le septième cycle d’évaluation du Giec, en cours de préparation, consacrera un chapitre entier à ces techniques. Pour l’heure, leur efficacité reste sujette à caution. Selon une étude publiée fin 2024 dans la revue Nature, faire chuter le thermomètre de 0,1 °C supposerait d’absorber au moins 150 milliards de tonnes de CO2, soit l’équivalent de quatre années d’émissions mondiales. Des quantités très compliquées à atteindre. Et plus la période de dépassement sera longue, plus ces dernières augmenteront.

Selon les chercheurs, la prudence s’impose, car certains effets du réchauffement climatique pourraient s’avérer irréversibles. Et ce, même si la température moyenne mondiale venait à baisser à terme.