La France n’est pas le seul pays à couper dans ses dépenses vertes. La Cour constitutionnelle allemande a interdit, en novembre 2023, le transfert de 60 milliards d’euros vers un fonds pour le climat et la transformation de l’économie. La Suède a cessé de subventionner les véhicules électriques, puis diminué la proportion de biocarburant dans le gazole et l’essence. Et au Royaume-Uni, le parti travailliste a abandonné sa proposition d’investir 28 milliards de livres par an dans l’économie verte pour privilégier l’orthodoxie budgétaire.
Dans ce contexte, un rapport de l’Institut de l’économie pour le climat (I4CE) est venu rappeler cette semaine le niveau des investissements nécessaires pour que l’Union européenne tienne son engagement de baisse de 55 % des émissions de gaz à effet de serre en 2030 (par rapport à 1990). Et le compte n’y est pas.
Le think tank a calculé que les investissements dans les énergies renouvelables, la rénovation énergétique des bâtiments et les mobilités décarbonées ont atteint 407 milliards d’euros en Europe en 2022, soit 9 % de plus qu’en 2021. Une croissance importante, certes, mais il faudrait le double pour espérer tenir les objectifs – estimation encore jugée conservatrice par les experts.
Certains secteurs comme l’hydroélectricité et le stockage d’énergie sont bien lotis. C’est dans les transports, en revanche, que l’effort à consentir sera le plus élevé, avec 147 milliards d’euros d’investissements supplémentaires à trouver pour accélérer le déploiement des voitures et des camions électriques, des bornes de recharge, et des liaisons ferroviaires longue distance.