Face à l’influence croissante des États-Unis et de la Chine en intelligence artificielle, la France veut incarner une “troisième voie”. Les 10 et 11 février, Paris accueille le Sommet pour l’Action sur l’IA, dans le but de promouvoir une IA responsable et souveraine. Son ambition : défendre une approche éthique et durable, tout en renforçant le rôle de la France et de l’Europe dans la gouvernance mondiale.
Impulsé par Emmanuel Macron, ce sommet est présidé par Anne Bouverot, ingénieure et co-autrice du rapport « IA : notre ambition pour la France ». Durant ces deux jours, le Grand Palais sera le centre des échanges entre chefs d’État, chercheurs et dirigeants de la tech. Sam Altman (OpenAI), Sundar Pichai (Google), Elon Musk (X-Tesla) et Arthur Mensch (Mistral AI) figurent parmi les invités de marque. Tables rondes, débats et démonstrations technologiques rythmeront l’événement, avec un focus sur la régulation et les défis futurs. Le 11 février, la plénière officielle réunira gouvernements et société civile pour discuter de la coopération internationale, tandis que des événements parallèles, comme le Business Day à Station F et un exercice de crise en cybersécurité, compléteront le programme.
À l’approche du sommet, les annonces se succèdent. Du lancement du Chat de Mistral AI en version mobile à l’investissement de 30 à 50 milliards d’euros des Emirats Arabes Unis dans un data-center géant en France en passant par la présentation par la France de sa stratégie visant à accélérer l’adoption de l’IA dans le pays, les acteurs privés et publics souhaitent montrer le dynamisme de l’écosystème français et européen.
Si ce sommet ambitionne de poser les bases d’une gouvernance mondiale de l’IA, les divergences internationales compliquent un éventuel consensus. Entre investissements américains, montée en puissance chinoise et prudence européenne, l’équilibre reste fragile. Paris espère transformer ce rendez-vous en véritable impulsion, plutôt qu’en simple exercice diplomatique.