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Abated or not, that is the question

  • Auteur : Decade for Change
  • lundi 20 novembre 2023

Le décor de la COP 28, qui s’ouvre dans deux semaines à Dubaï, est déjà bien planté. En particulier pour les discussions sur l’avenir des fossiles, qui s’annoncent intenses. Déjà très solidement établi par les Nations Unies, le GIEC ou l’AIE, le constat d’incompatibilité entre la poursuite de l’extraction des énergies fossiles et l’atteinte des objectifs climatiques a encore été alimenté ces dernières semaines. Un rapport a révélé que 422 « bombes climatiques » – des sites géants d’extraction de pétrole, de gaz et de charbon actifs ou en développement – capturent à elles seules l’ensemble du budget carbone qui reste à l’humanité pour rester sous les 2°C. De son côté, le Production Gap Report traduit en chiffres les projets des Etats producteurs d’hydrocarbures, toujours en expansion malgré leurs promesses : au total, ces projets enverront dans l’atmosphère deux fois le volume de gaz à effet de serre qu’il est encore possible d’émettre pour respecter l’objectif à 1,5°C.

Et pourtant, à la COP, malgré ce diagnostic limpide, la question centrale sera bien de décider, encore une fois, s’il faut sortir totalement des énergies fossiles (phase out) ou simplement les réduire (phase down). Ce phase down se transforme dans le discours de ses défenseurs en « phase out unabated fossil fuels », c’est-à-dire supprimer les seuls hydrocarbures dont les émissions n’auraient pas été réduites grâce aux technologies « d’abattement ». Mais il n’y a pas de consensus sur ce qui peut être validé parmi ces technologies, les fossiles comptant principalement sur la controversée capture carbone (CCS), très loin d’avoir fait les preuves de son efficacité. L’exercice diplomatique et sémantique pour arriver à une déclaration commune s’annonce particulièrement périlleux.

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