Année après année, le climat devient un sujet de négociation majeur entre les grandes entreprises et leurs actionnaires dans le cadre des assemblées générales annuelles.
Aux Etats-Unis, des résolutions ont été déposées auprès des banques Wells Fargo, Bank of America et Citi pour leur demander d’aligner leur politique de financement des énergies fossiles avec leurs propres engagements net zero. Elles n’ont recueilli que 11 à 13 % des votes. Les sentiments de leurs instigateurs sont partagés, entre déception et confiance dans la progression de l’engagement actionnarial au sujet du climat.
En France, 9 entreprises ont choisi de soumettre leur stratégie climatique au vote consultatif de leurs actionnaires en cette campagne 2022 : TotalEnergies, Engie, EDF, Getlink, Amundi, Icade, Mercialys, Nexity et Elis. Une telle initiative, encouragée par le Forum pour l’Investissement Responsable, ne suffit pas à éteindre les velléités de certains actionnaires.
Deux projets de résolution ont été préparés par les actionnaires de TotalEnergies. Le premier, porté par 12 gérants d’actifs et investisseurs français, demandait plus de transparence à la major.
Il l’a conduite à s’engager à publier des objectifs de réduction absolue et relative des émissions de gaz à effet de serre, à court (2025) et moyen terme (2030), sur toutes les émissions directes et indirectes (scopes 1 à 3) et sur l’ensemble de ses activités. Les auteurs du projet de résolution l’ont en conséquence retiré.
La seconde résolution demandait à ce que le rapport d’activité du groupe, sur lequel les actionnaires s’expriment, inclut une stratégie climatique compatible avec l’accord de Paris. Elle a été déboutée par le Conseil d’administration de TotalEnergies, au motif qu’il empiéterait sur la compétence du conseil à fixer la stratégie de la société.