Agir localement et protéger la planète : et si “lin” et l’autre étaient possibles ?

L’industrie du lin, exemple de coopération locale en faveur de l’économie circulaire et de la transition ? La France produit 75 % des fibres longues de lin, grâce aux 162 000 hectares consacrés à sa culture – particulièrement en Normandie (93 000 ha) et dans les Hauts-de-France (56 000 ha). Celle-ci est favorisée par des conditions climatiques idéales et un savoir-faire historique. Mais au-delà de l’excellence agricole, cette fibre naturelle incarne une réponse locale aux enjeux climatiques et économiques.

Chaque partie du lin peut ainsi être valorisée : les fibres longues pour le textile, les fibres courtes pour la papeterie. Et le potentiel du lin va plus loin. Sa culture demande peu d’irrigation, peu d’intrants et préserve les sols. En parallèle, l’industrie s’en saisit et ses applications s’étendent : des textiles techniques aux composites dans l’automobile et jusqu’à l’isolation, faisant du lin un acteur clé de l’économie circulaire.

Un exemple récent a montré que ce potentiel peut être mis au service de cercles vertueux au niveau local. Les anas de lin – ces fragments de paille – peuvent être utilisés dans des chaudières biomasse. Dans le Nord, à Wormhout, des teilleurs de lin se sont ainsi constitués en collectif pour fournir près de 800 tonnes par an à un réseau de chaleur local capable de les valoriser. Résultat ? Un centre aquatique, un groupe scolaire et un Ehpad alimentés en électricité, et 5 930 tonnes de CO₂ évitées. Une coopération locale qui permet de combiner réduction des coûts énergétiques et transition écologique.

Alors que l’urgence climatique augmente, cet exemple prouve que l’association entre acteurs sur le terrain peut allier innovation, durabilité et création de valeur. Il invite surtout à repenser nos modèles, en misant sur la coopération au niveau local, pour valoriser les ressources et favoriser les circuits courts. Il montre enfin qu’agir localement, c’est déjà agir globalement.