La France compte 1,4 million de pauvres de plus qu’il y a 20 ans, une lente montée constatée par l’Observatoire des inégalités qui a publié cette semaine son quatrième rapport sur la pauvreté. Les personnes vivant sous le seuil de pauvreté dans l’Hexagone sont au nombre de 5,1 millions, soit un peu plus de 8 % de la population. Ce seuil correspond à la moitié du revenu médian, soit 1014 euros nets pour une personne seule.
Les inégalités ont elles aussi progressé : les 10 % les plus démunis ne récupèrent que 3,3 % du total de la masse globale des revenus (après impôts et prestations sociales), une part à peu près stable depuis 1996. En revanche, les 10 % les plus riches obtiennent 24,4 % des revenus (+2,2 % depuis 1996).
Les célibataires sont deux fois plus touchés que les couples par la pauvreté. Et les immigrés sont surreprésentés. Un quart des chômeurs et 22 % des inactifs non retraités vivent sous le seuil critique. Mais disposer d’un emploi ne représente pas une garantie absolue d’échapper au dénuement. Ainsi, 2,9 % des salariés et 12,5 % des indépendants entrent dans la catégorie des travailleurs pauvres – des chiffres stables depuis vingt ans. Les ouvriers (7,3 %) ou les employés (6,4 %) sont les premiers concernés. En tout, 1,1 million de personnes sont considérées comme pauvres bien qu’ayant un travail, selon l’Insee.