Assemblées générales : le climat absent du programme ?

Le recul du nombre de résolutions « Say on Climate » est-il le signe d’un changement dans les relations entre entreprises cotées et actionnaires sur les sujets ESG ? En 2025, seules 14 de ces résolutions climatiques ont été déposées par les entreprises européennes dans le cadre de leurs assemblées générales contre 21 en 2024, selon une analyse du Forum pour l’investissement responsable. 

Cette baisse s’explique de plusieurs manières. Les entreprises citent la charge de travail des premiers exercices CSRD, et évoquent également l’aspect cyclique des stratégies climat, renouvelées tous les trois à cinq ans. Une habituée des Say on Climate comme TotalEnergies met également en avant les controverses entourant ces résolutions et s’est contentée d’inscrire à son ordre du jour un « point formel pour débat », sans vote des actionnaires.

L’ONG FollowThis, qui dépose chaque année des résolutions ambitieuses, a annoncé son intention de ne pas déposer de résolution sur le climat en 2025, craignant qu’elles ne soient « contre-productives » à cause de l’hésitation des investisseurs à soutenir l’action climatique, en particulier aux États-Unis.

Alors que la saison des assemblées générales débute, les priorités des actionnaires semblent ainsi avoir glissé vers d’autres urgences. Les enjeux géopolitiques, à commencer par les droits de douane, et les questions de gouvernance s’imposent désormais en tête de l’agenda. La société civile n’a cependant pas renoncé à exprimer sa voix, comme l’a montré cette semaine l’action de 350.org et d’Attac lors de l’assemblée générale de LVMH.