Pour atteindre l’objectif de la neutralité carbone en 2050 et stabiliser la hausse des températures à 1,5°C, l’Agence Internationale de l’Énergie estime dans son dernier rapport annuel qu’il faudrait investir 4 000 milliards de dollars annuels dans les énergies propres et renoncer à tout nouveau projet gazier, pétrolier ou de charbon.
Las, les banques n’en sont pas là. Et plusieurs militants écologistes ont voulu dénoncer leur inaction en déversant de la peinture noire sur les marches du palais Brongniart, jeudi 26 octobre. C’est là que s’ouvrait la huitième édition du Climate Finance Day, grand-messe climatique de la place financière de Paris.
Les engagements pris par les banques ces dernières années « ne sont pas suffisants », a lui-même estimé le ministre de l’Économie Bruno Le Maire en préambule de cette journée. « Si la dynamique est enclenchée sur le secteur du charbon, elles sont en revanche en plein déni de la science sur le pétrole et le gaz » nuançait Lucie Pinson, fondatrice de l’ONG Reclaim Finance, dans une interview à Ouest France.
Pour faire face aux critiques et donner des gages de transparence, la Place de Paris a annoncé le démantèlement de « Finance for Tomorrow » (l’organisme qui organise le Climate Finance Day) pour le remplacer par un « Institut de la finance durable », censé donner plus de moyens.
Mais en réalité, la position de nombreuses institutions financières peut être résumée ainsi : la transition énergétique doit être accélérée et financée, tout en limitant le choc qu’elle représente pour l’économie et les individus. Cela suppose de continuer à utiliser des énergies fossiles, sous peine d’arrêt de l’économie. Selon elles, toute option plus radicale relève de choix politiques devant être portés par les élus.