Un litre de lait bio sur trois est désormais vendu comme du lait conventionnel. Faute de clients il se retrouve déclassé. La consommation de produits bio par les Français a nettement reculé en 2022, avec pour conséquence une baisse des ventes de 7,4 % en grandes surfaces. Les producteurs, dos au mur, ont choisi le salon de l’Agriculture (qui se terminera dimanche 5 mars), pour appeler à l’aide et dénoncer « l’inaction du gouvernement ».
Près de 3 % d’entre eux ont ainsi été contraints d’abandonner le bio pour revenir aux produits classiques en 2022. Mais ce chiffre pourrait atteindre les 5 % fin 2023. Les professionnels du secteur justifient cette perte d’intérêt pour le bio par deux raisons principales.
La première est évidemment l’inflation, qui bouscule les habitudes de consommation des Français et les incite à privilégier les premiers prix. Pour plus d’un sur deux, le bio est jugé trop cher par rapport aux bénéfices perçus. La seconde raison est la multiplication des labels bio ainsi qu’un marketing copié sur celui de la grande distribution, qui ont perdu le consommateur en créant de la confusion.
Le Salon de l’Agriculture a fourni une tribune aux agriculteurs bio en détresse. Elisabeth Borne a promis une aide d’urgence de 10 millions d’euros aux exploitations les plus en difficulté. Montant jugé insuffisant, voire dérisoire, par les acteurs de la filière. D’autres mesures de plus long terme sont « en cours d’élaboration », afin d’aboutir, notamment, à l’objectif fixé de 20 % de produits bio dans la restauration collective publique.