Après Stargate et ses 500 milliards de dollars annoncés pour d’immenses infrastructures d’IA outre-Atlantique, Washington relance la saga technologique américaine. Cette fois-ci, place à Genesis : le nouveau super-projet de la Maison Blanche qui vise à lever toutes les barrières à l’utilisation de l’IA dans les travaux de recherche menés au sein des institutions américaines.
Signé le 24 novembre, le décret de Donald Trump lance une plateforme pilotée par le département de l’Énergie pour agréger les données scientifiques fédérales, universitaires et privées, et accélérer la recherche grâce à l’IA. Objectif : automatiser les expériences, tester plus vite les hypothèses et réduire les cycles de découverte « de plusieurs années à quelques heures ».
Comme pour Stargate, l’administration revendique un effort historique, « le plus ambitieux depuis Apollo ». La mission Genesis s’appuie déjà sur un écosystème industriel massif : Nvidia et AMD pour les puces, Dell et HPE pour les infrastructures cloud, ainsi qu’Amazon Web Services, qui met 50 milliards de dollars sur la table pour construire des centres de données et des supercalculateurs dédiés.
Mais ce « nouveau projet Manhattan » devra faire face à des obstacles bien terrestres. La consommation électrique des data centers, déjà 1,5 % de la consommation mondiale et en passe de doubler d’ici 2030, passant de 150 à 400 TWh par an, pèse sur les réseaux. S’ajoutent aussi des défis humains, une consommation d’eau massive et une empreinte environnementale qui continue d’inquiéter.
Si la Maison Blanche présente Genesis comme un levier pour accélérer la recherche scientifique, l’arrière-plan géopolitique est difficile à ignorer. Derrière la promesse de nouvelles découvertes, c’est surtout la quête de suprématie technologique qui se joue, dans une course à l’IA où chaque avancée est désormais interprétée à l’aune du rapport de force sino-américain.