Nos entreprises ont encore du mal à appréhender le sujet de la biodiversité. Tel est le constat opéré à l’issue de la journée du mardi 21 mai, au cours de laquelle le secrétaire d’État à la biodiversité Hervé Berville a reçu celles qui s’étaient engagées à travailler sur le sujet au mois de novembre dernier.
Près de 250 entreprises ou fédérations professionnelles s’étaient mobilisées, chiffre que le ministre voudrait voir multiplié par 20 d’ici 2030. Toutes ont insisté sur la difficulté à mettre en œuvre une réglementation encore balbutiante. Elles pointent des injonctions contradictoires : il faut réindustrialiser, mais respecter le “zéro artificialisation”, produire bio, mais à bas prix…
“Dans tous les secteurs économiques, les stratégies de développement durable des entreprises sont aujourd’hui quasiment toutes focalisées sur la réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre” a déclaré Jérémie Wainstain, expert de la mesure environnementale. Il pointe notamment les efforts insuffisants du secteur agroalimentaire. De nombreuses ONG critiquent, par ailleurs, la Stratégie Nationale Biodiversité pour son manque d’exigence envers l’agriculture.
Les outils s’affinent pourtant. Le Global Biodiversity Score permet, par exemple, de réaliser un bilan de la biodiversité, premier pas vers une stratégie plus globale. L’évolution de la réglementation devrait également aider les entreprises à progresser. Les débats autour de la directive sur la restauration de la nature reprendront ainsi après les élections européennes… Si celle-ci ne se voit pas ajournée une fois de plus.