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Carburants verts : les vertigineuses prévisions du trafic aérien

  • Auteur : Decade for Change
  • mardi 11 juin 2024

Pour se décarboner, le secteur aérien compte quasi-exclusivement sur l’essor des carburants durables, les SAF (pour Sustainable Aviation Fuels). C’était la pierre angulaire de l’accord signé fin 2023 fixant un objectif modeste de 5 % de réduction des émissions du secteur d’ici à 2030.

Réunies à Dubaï en début de semaine pour l’assemblée générale de l’Association du transport aérien international (IATA), les compagnies aériennes le martèlent à nouveau. Pas question de réduire le volume du trafic, ou même de modérer leur croissance, alors que 2024 devrait voir tomber le record de passagers de 2019. Cinq milliards de passagers sont attendus dans le ciel cette année.

Le secteur compte sur le remplacement du kérosène par les SAF pour s’aligner avec les trajectoires climatiques. Il se félicite de voir que l’objectif de production de 1,9 million de tonnes de SAF serait à portée de main en 2024 (trois fois plus qu’en 2023). Même si ces volumes ne couvrent que 0,5% des besoins en carburant.

Cette part devra être multipliée par 10 d’ici à 2030, pour atteindre 5 % des besoins. Un objectif qui ne sera cependant pas atteint partout dans le monde selon Willie Walsh, le directeur de IATA.

La barre semble encore plus haute pour 2050. La cible fixée par IATA, à 65 % du total des carburants, exigerait la production de 500 millions de tonnes de SAF… Soit mille fois plus qu’en 2023 ! Ces perspectives se heurtent à la disponibilité des terres nécessaires pour produire ces carburants, et aux conflits d’usage sur les énergies bas carbone. Une impasse, reconnaît le patron de la Lufthansa, premier transporteur européen. Il a calculé que la conversion de sa flotte consommerait l’équivalent de la moitié de l’électricité produite en Allemagne.

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