On sous-estime systématiquement la volonté de nos concitoyens d’agir face au changement climatique. C’est ce que démontre une enquête conduite par quatre chercheurs de l’IZA (Allemagne) auprès de 130 000 personnes dans 125 pays. Ils leur ont notamment demandé si elles seraient prêtes à donner 1 % de leurs revenus chaque mois à l’action climatique.
À travers le monde, 69 % répondent oui. Un chiffre élevé, même si l’on sait que les intentions partagées dans le cadre d’une enquête tendent à enjoliver la réalité. En Europe, c’est en France (51 %) et au Royaume-Uni (47,5 %) que ce score est le plus faible.
L’enquête montre que les populations des pays du Sud – les plus impactées – sont aussi celles qui sont le plus disposées à consentir cet effort. Alors même que leur responsabilité historique dans le problème est mineure, et que ce 1 % représente par définition pour elles un sacrifice plus important que dans les pays développés, .
Mais le plus remarquable dans cette étude est peut-être la mise en évidence d’un « perception gap » universel. Si les personnes interrogées répondent oui à 69 %, elles pensent que le score global n’atteint que 43 %. « La majorité pense qu’elle est la minorité », comme le formule l’un des auteurs de l’étude.
Ces 25 points d’écart représentent un enjeu majeur, non seulement parce qu’ils sont source de démobilisation chez chacun (on agit moins si on pense que le voisin est passif), mais aussi et surtout parce que les chercheurs montrent qu’ils peuvent affaiblir la volonté politique (sous estimant ainsi l’appétit et le soutien aux décisions à prendre).