Cerveaux à saisir : l’Europe déroule le tapis rouge

Alors que la politique de Donald Trump fragilise le monde académique nord-américain – entre restrictions budgétaires, suppression de visas et interdiction de certains champs de recherche – l’Europe entend se poser en terre d’asile scientifique.

Emmanuel Macron et Ursula von der Leyen ont lancé le 5 mai, à la Sorbonne, un appel à la communauté scientifique internationale : « Choose Europe for Science ». Un plan de 500 millions d’euros a été annoncé. L’Union européenne prévoit une « super-subvention » sur sept ans à travers l’ERC (Conseil européen de la recherche). Elle ambitionne également de consacrer 3 % de son PIB à la recherche et au développement d’ici 2030, en s’appuyant sur l’engagement de ses États membres.

Emmanuel Macron a annoncé que la France allait investir 100 millions supplémentaires via le programme France 2030. Une plateforme dédiée, « Choose France for Science », regroupe les dispositifs d’accueil. Plusieurs institutions françaises, comme le CNRS, l’université d’Aix-Marseille ou la Fondation ARC, se mobilisent déjà pour héberger des chercheurs étrangers.

Mais cette offensive soulève des questions et un scepticisme français concernant la faible attractivité de la recherche dans notre pays : conditions salariales moins compétitives qu’aux États-Unis, précarité persistante dans la recherche publique, et complexité des procédures d’accueil. L’intégration des familles, la reconnaissance des statuts et la pérennité des financements seront également déterminantes pour réussir à attirer les chercheurs.