ChatGPT a deux ans, l’âge des interrogations

Le 30 novembre 2022, OpenAI lançait ChatGPT. Rapidement, le terme « intelligence artificielle générative » s’est imposé. Comme pour Internet, le WiFi ou l’Iphone, il y a eu un « avant » et un « après » cette rupture technologique. Mais deux ans plus tard, l’euphorie retombe pour laisser place aux interrogations.

OpenAI est aujourd’hui valorisée 157 milliards de dollars. Sa rentabilité n’est cependant pas assurée. Le coût de développements des modèles et des infrastructures nécessaires à ChatGPT devrait faire perdre à l’entreprise 5 milliards de dollars en 2024. Autre défi, celui de l’approvisionnement en l’énergie : une requête sur un « LLM » (large language model, algorithmes permettant à l’IA d’apprendre) consomme environ dix fois plus d’électricité qu’une recherche sur Google.

Bientôt, les données produites par les humains pourraient même ne plus être disponibles en quantité suffisante pour alimenter ces insatiables robots. À cet obstacle, le développement de plus petits modèles de langages, plus spécialisés et ayant accès à moins de données, semble être une solution adaptée.

Si l’intelligence artificielle générative est en crise de croissance, celle-ci va cependant se poursuivre. Car cette innovation suit la « hype cycle », la courbe habituelle de l’adoption des nouvelles technologies définie par le cabinet Gartner. Après l’euphorie, les technologies de rupture basculent souvent dans un « gouffre des désillusions », faute de pouvoir répondre à des espoirs exagérés. Mais elles rejoignent ensuite progressivement un « plateau de productivité »… Avant d’être massivement utilisées.