Après plusieurs décennies de croissance ininterrompue, le marché immobilier chinois s’effondre au sens figuré mais aussi au sens propre. En cause, la politique « Zero Covid » du gouvernement et les confinements à répétition ces deux dernières années qui ont fortement ralenti la consommation et contraint de nombreuses entreprises à cesser leur activité.
Pour certains économistes, ce coup d’arrêt du principal moteur de croissance du pays était inévitable. La bulle immobilière a atteint des proportions sans précédent : le secteur représente en effet environ un tiers du PIB chinois (contre 11 % en France, 17 % aux États-Unis). Il concentre ainsi la plus gigantesque accumulation de patrimoine du monde – environ 55 000 milliards d’euros –, soit plus que l’ensemble des marchés boursiers américains.
Pour limiter les dégâts et les coûts d’entretien, le gouvernement chinois a demandé aux constructeurs ces dernières semaines de démolir des dizaines d’immeubles à peine sortis de terre et restés invendus. D’autres chantiers ont, eux, été tout bonnement interrompus, laissant sur le carreau de nombreux propriétaires qui avaient acheté sur plan.
Un gaspillage accablant, qui résonne avec les 13,4 milliards de tonnes de CO2 émis par le secteur de la construction chaque année dans le monde (soit 38 % des émissions totales liées à l’énergie, d’après l’Agence internationale de l’énergie).