Diffusé sur tous les réseaux sociaux, le geste de Peter Kalmus a cumulé des millions de vues. Ce scientifique travaillant pour la Nasa, qui a publié près d’une centaine d’études sur le réchauffement climatique, s’est enchaîné début avril aux portes de la banque JPMorgan Chase à New York. S’il a choisi cet établissement, c’est parce qu’il s’agit de celui finançant le plus de projets d’extraction de pétrole et de gaz chaque année.
Son geste en appelle d’autres. S’inspirant des méthodes des activistes, des scientifiques d’une vingtaine de pays, réunis au sein du mouvement Scientist Rebellion, prévoient de multiplier les actions de désobéissance civile contre des représentations de gouvernements et d’institutions académiques afin d’alerter sur l’urgence d’agir face au dérèglement du climat.
“Ça ne suffit plus de faire nos recherches et d’attendre que d’autres les lisent et comprennent la gravité et l’urgence de la crise climatique », explique Rose Abramoff, spécialiste des sols au Laboratoire national Oak Ridge dans le Tennessee. De nombreux membres du groupe, vivant dans les pays en développement directement confrontés aux conséquences du réchauffement, soulignent aussi que les mouvements citoyens pour le climat y sont, jusqu’à présent, plus limités que dans les pays riches.