Les 24 plus grandes multinationales ont encore du chemin à parcourir en matière de transition climatique. Telle est la conclusion tirée par NewClimate Institute et Carbon Market Watch, dans une étude publiée le 13 février dernier.
Premier constat, la façon dont les entreprises mesurent l’impact de leur activité demeure floue. Seules 8 des 24 entreprises examinées prennent en compte la totalité de leurs émissions carbone. Les 16 autres ne mesurent pas rigoureusement leur scope 3. Pourtant, les activités concernées représentent les deux tiers de leur empreinte carbone en moyenne.
Deuxième constat, dix-neuf des 24 entreprises étudiées fondent leurs objectifs de neutralité carbone sur des mesures de compensation, alors que, le plus souvent, la pérennité des projets dans lesquels elles investissent n’est pas garantie. Les auteurs remettent, par ailleurs, leur faisabilité en cause : « Si toutes les entreprises avaient recours à la reforestation, la surface nécessaire serait deux à quatre fois supérieure à la surface disponible. ».
L’étude reconnaît néanmoins les efforts accomplis par certains acteurs. Elle pointe des projets qui – même s’ils ne suffiront pas à respecter l’accord de Paris – pourraient porter leurs fruits dans quelques années. Stellantis et Maersk (respectivement classées « intégrité modérée » et « intégrité raisonnable ») investissent ainsi massivement dans le développement de carburants alternatifs.
D’autres initiatives ont vu le jour après la rédaction du rapport. Carrefour, classé « très faible intégrité », a ainsi commencé à exiger de ses 100 plus gros fournisseurs qu’ils respectent une trajectoire 1,5 degré. Le groupe vient de signer avec le fromager Bel un accord d’approvisionnement intégrant des critères durables.