C’est une étape importante pour les Vingt-Sept. Les eurodéputés ont adopté, mardi 18 avril, plusieurs textes réformant le marché communautaire du carbone. Ceux-ci doivent encore être validés par les États membres le 25 avril, mais cette dernière étape relève de la formalité.
Première mesure : la réduction drastique du nombre de « permis de polluer » accordés aux entreprises. Les quotas gratuits sont appelés à disparaître totalement en 2050. Ce marché du carbone ne concernait jusqu’ici que les acteurs énergétiques et les activités industrielles les plus polluantes (cimenterie, sidérurgie, etc.). Il va être étendu à d’autres secteurs comme le transport maritime, le secteur aérien ou l’incinération de déchets. Un second marché du carbone est prévu pour le chauffage des bâtiments et les carburants routiers, qui concernera aussi les particuliers.
Conséquence : les entreprises vont devoir baisser leurs émissions ou payer beaucoup plus cher leurs droits à polluer. Le risque est de voir leur compétitivité chuter par rapport à leurs concurrents étrangers. Afin d’y pallier, une taxe carbone aux frontières va être instaurée et montera en puissance entre 2026 et 2034. Les produits importés les plus polluants seront soumis à un prélèvement, s’ils n’ont pas été fabriqués dans les mêmes conditions environnementales que celles imposées au sein de l’UE.
Ces mesures vont mécaniquement se répercuter sur les prix. C’est pourquoi la création d’un fonds social pour le climat, doté de 86,7 milliards d’euros a également été votée. Il verra le jour en 2026 et financera les plans de soutien des États membres aux consommateurs et aux entreprises, ainsi que leurs investissements visant à isoler les habitations, acquérir des véhicules propres ou développer les transports collectifs.
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