« Il est temps de relancer le moteur de l’innovation » en Europe, a déclaré la présidente de la Commission Ursula von der Leyen en présentant, cette semaine, sa feuille de route pour la compétitivité de l’UE. La publication de cette « boussole de compétitivité », qui guidera son deuxième mandat, intervient dans un contexte de tension, entre les mesures protectionnistes voulues par Donald Trump et la bronca de nombreuses entreprises européennes devant la multiplication des textes environnementaux.
L’UE entend revenir dans la course en appliquant les recommandations formulées par l’ancien chef du gouvernement italien Mario Draghi, dans un rapport publié l’automne dernier. Celui-ci appelle à investir quelque 800 milliards d’euros (principalement dans les nouvelles technologies, la décarbonation et la défense) ainsi qu’à simplifier la charge administrativepesant sur les entreprises.
La présidente a souhaité clarifier (en partie) sa volonté de simplifier les obligations réglementaires pesant sur les entreprises dans le fameux “omnibus” qui sera présenté le 26 février prochain et qui doit modifier les contours de la CSRD, du devoir de vigilance et de la taxonomie. La boussole marque ainsi un changement de logique pour l’exécutif européen, qui lie désormais la trajectoire de décarbonation avec l’objectif de compétitivité.
L’association patronale européenne BusinessEurope s’est félicitée de ces annonces. En revanche, la partie gauche du Parlement européen et les défenseurs de l’environnement craignent un détricotage en règle du Pacte Vert. Ursula von der Leyen a assuré que « les objectifs climatiques de l’UE restaient gravés dans le marbre ».
Mais entre croissance anémique et menace d’inflation toujours présente, elle avance sur une voie étroite. Saura-t-elle relever le défi de rallier un consensus politique tout en répondant aux exigences du secteur industriel comme aux impératifs climatiques ?