Près de 4 Françaises sur 10 déclarent que leurs douleurs menstruelles impactent négativement leur travail. Certaines entreprises commencent à se saisir de ce sujet, à l’instar de Carrefour, qui accorde dorénavant des jours d’absence médicale pour ses collaboratrices affectées par l’endométriose, une fausse-couche ou les contraintes d’une PMA. Ces avancées permettent de briser le tabou de l’intime sur le lieu de travail, mais peuvent aussi devenir un cadeau empoisonné.
Des inquiétudes voient le jour du côté des mouvements féministes. Que ce soit à l’embauche ou dans le cadre d’une évolution professionnelle, les femmes sont régulièrement pénalisées en raison de leurs projets de maternité. De telles mesures en faveur des collaboratrices risqueraient d’accentuer ce phénomène. Il existe, par ailleurs, une certaine répulsion à évoquer les règles en public. Selon une étude menée en 2020 par OpinionWay, 55 % de la population française trouve que le sujet est « inapproprié ».
Pour éviter l’intrusion managériale dans la vie privée et créer un terrain propice au dialogue sur le sujet, c’est toute la culture d’entreprise qu’il faudrait faire évoluer.
Le débat qui s’ouvre a pourtant été tranché depuis longtemps dans d’autres pays. Le congé menstruel a été instauré en 1947 au Japon et des lois existent en Corée du Sud, en Indonésie, en Zambie et, plus récemment, en Espagne. En France, le projet de loi visant à généraliser le congé menstruel a été déposé ce vendredi 26 mai à l’Assemblée nationale.