Congés menstruels : vraie avancée ou fausse bonne idée?

Mardi 17 mai, le gouvernement espagnol a présenté un projet de loi créant un « congé menstruel » accordé aux femmes souffrant de règles douloureuses ou invalidantes. Les salariées espagnoles pourraient ainsi obtenir 3 jours de repos (ou 5 jours en cas de symptômes aigus) par mois si le Parlement vote en faveur de cette initiative. Quelques pays comme le Japon, l’Indonésie ou la Zambie ont déjà adopté des dispositifs similaires, mais il s’agirait d’une première sur le continent européen.

De leur propre initiative, quelques entreprises sautent le pas et proposent des congés menstruels à leurs employées. En France, par exemple, la start-up fabriquant du mobilier de bureau éco-responsable Louis Design offre à ses salariées depuis le 8 mars dernier la possibilité de poser une journée de congés supplémentaire par mois. Sans perte de salaire, ni avis médical. L’objectif est d’améliorer leur quotidien, car leurs métiers sont parfois physiques et difficilement compatibles avec les menstruations. Cela contribue aussi à briser le tabou autour des règles dans l’univers professionnel.

Pour autant, tout le monde ne voit pas le congé menstruel d’un bon oeil. Pour certains, avoir ses règles ne nécessite pas systématiquement de s’arrêter de travailler et un tel dispositif pourrait entraîner des dommages collatéraux préoccupants. La généralisation du congé menstruel pourrait en effet accroître les discriminations à l’embauche à l’encontre des femmes ou rendre plus difficile leur progression de carrière.