Le Congrès des Maires s’ouvre le 19 novembre prochain dans un contexte marqué par la « colère » des élus face à des coupes budgétaires prévues par le gouvernement et vécues comme une « punition ». Pourtant, entre pluies diluviennes, baisse du niveau d’enneigement, vagues de chaleur ou hausse du niveau de la mer, pas une seule semaine ne se passe sans que l’actualité nous rappelle la vulnérabilité des collectivités et de leurs habitants face aux conséquences du réchauffement climatique en France, en Europe ou ailleurs.
Le rôle des collectivités est ainsi majeur dans la stratégie d’adaptation de la France au changement climatique. Le président de l’AMF évoque pêle-mêle la « lutte contre les risques majeurs comme les inondations, le recul du trait de côte ou les digues fluviales » ou la « transition énergétique ». Dans un rapport de 2023, Adaptation : ce que peuvent (et doivent) faire les collectivités, le think tank I4CE identifiait trois leviers prioritaires pour que les collectivités réduisent la vulnérabilité de leurs territoires – Intégrer l’adaptation dans les dépenses structurantes, mobiliser des budgets spécifiques pour l’adaptation, y dédier du temps et des moyens humains pour mobiliser, animer et piloter les stratégies locales d’adaptation – tous nécessitant des financements supplémentaires qu’ils soient directs ou indirects.
Le 25 octobre dernier, après un an d’attente, le Premier ministre a annoncé la mise en consultation de son nouveau plan national d’adaptation au changement climatique. S’il consacre pour la première fois l’idée d’une trajectoire de réchauffement de référence, l’absence d’un plan de financement afférent questionne sa mise en œuvre effective. Et ce, alors même que les besoins sont non-négligeables : l’Inspection générale des finances (IGF) a estimé en mai dernier à 6 milliards d’euros par an le coût de l’adaptation des communes d’ici à 2030 !
Ainsi les questions budgétaires devraient être au cœur des discussions. Il faudra donc suivre la capacité des différents acteurs à faire émerger ces thématiques de transition et d’adaptation dans les débats, et ce d’autant plus que le budget pour 2025 va entrer dans une nouvelle phase de discussions.