S’il est un secteur où les inégalités entre femmes et hommes sont marquées et persistantes, c’est celui du numérique. Seuls 29 % des effectifs y étaient féminins en 2020, dont 16 % dans les métiers techniques et 22 % dans les postes de direction. Afin de réduire la fracture numérique de genre et de créer un environnement numérique plus inclusif, le Haut Comité à l’Égalité a demandé cette semaine aux pouvoirs publics d’agir.
Mais c’est peut-être la justice qui incitera les entreprises, tous secteurs confondus, à passer à la vitesse supérieure. Une action judiciaire groupée (cumul de procédures individuelles) contre les discriminations sexistes, lancée contre STMicroelectronics, a abouti fin octobre à sa condamnation au versement de plus de 800 000 euros à dix de ses salariées.
Cette série de décisions de la cour d’appel de Grenoble sonne comme un avertissement sur l’obligation générale de résultat (et non simplement de moyen) faite aux employeurs en matière d’égalité femmes-hommes. Selon ces jugements, l’existence d’accords ou d’index d’égalité ne suffit pas. C’est la situation concrète des salariés qui fait foi.
Les entreprises ont pourtant beaucoup à gagner à se doter d’une politique égalitaire ambitieuse. Une étude du gestionnaire d’actifs BlackRock publiée cette semaine confirme que les sociétés les plus exemplaires affichent de meilleures performances. Entre 2013 et 2022, le rendement des actifs a été de 7,7 % au sein des 20 % d’entreprises les plus égalitaires, contre 5,6 % pour celles employant davantage d’hommes.