La COP 30, qui s’est conclue le 22 novembre à Belém, a mis en lumière la tension croissante entre urgence climatique et réalités géopolitiques. La « décision Mutirão » apparaît comme un compromis minimal visant à éviter l’échec diplomatique, dans un contexte où le texte rappelle que le budget carbone compatible avec l’objectif de 1,5 °C est désormais presque épuisé.
Principal point de friction : l’absence de référence explicite à la sortie des énergies fossiles, pourtant actée en 2023 à Dubaï. Le texte se limite à évoquer le « consensus des Émirats arabes unis » via un « accélérateur mondial de mise en œuvre », sous la pression notamment de l’Arabie saoudite et de la Russie. Face à ce blocage, le Brésil a annoncé deux feuilles de route présidentielles distinctes – sur les fossiles et la déforestation – en dehors du cadre décisionnel onusien.
Sur l’adaptation, le triplement des financements a été reporté, à la demande de l’Union européenne, de 2030 à 2035, avec l’objectif de 1 300 milliards de dollars annuels pour les pays en développement. Le fonds « pertes et préjudices » devient opérationnel avec 250 millions de dollars pour 2025-2026.
La séance finale a été suspendue après que la Colombie et plusieurs pays latino-américains ont contesté les modifications tardives des indicateurs d’adaptation et l’exclusion des fossiles du programme d’atténuation. Ces arbitrages sont renvoyés à l’intersession de Bonn en juin 2026. À ce stade, seules 122 parties sur 195 ont soumis leur NDC et les trajectoires actuelles conduisent vers un réchauffement de 2,8 °C.