Sur le point de se terminer, la COP 16 sur la biodiversité qui se déroule à Cali, en Colombie, donne l’impression de patiner. La question du financement des mesures retenues en 2022 dans l’accord de Kumming-Montreal bloque. De même que celle du partage équitable des bénéfices liés aux ressources génétiques.
Plantes, champignons ou animaux fournissent vaccins, médicaments ou semences agricoles à l’humanité. Or, l’essentiel de la biodiversité se trouve dans les pays du Sud, tandis qu’elle est exploitée par ceux du Nord. En 2014, le protocole de Nagoya a organisé le partage de ces richesses en établissant des compensations bilatérales. Mais aujourd’hui les génomes sont numérisés et ces données numériques ne font l’objet d’aucune rétribution en faveur des pays d’où elles sont issues. Le protocole de Nagoya est obsolète.
Un projet d’accord avait été dessiné en 2022 devant permettre aux pays riches en biodiversité d’en retirer de la valeur, tout en garantissant un libre accès aux « digital sequence informations » (DSI) dans le cadre de recherches sans but commercial. La Colombie, soutenue par de nombreux États d’Amérique du Sud et d’Afrique, souhaite le rendre opérationnel, en assurant la traçabilité des DSI et en réclamant une taxe de 1 % sur ces données – en vain, pour le moment.
Sans un consensus de dernière minute sur le sujet, le bilan de cette COP16 pourrait être considéré comme décevant.