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COP27 : les “pertes et dommages”, enjeu clé des négociations

  • Auteur : Decade for Change
  • vendredi 18 novembre 2022

L’an dernier à Glasgow, les pays développés avaient bloqué tout progrès sur la question sensible des « pertes et dommages ». À Charm el-Cheikh, il s’agit d’un des sujets brûlants des négociations en cours entre pays du Nord et pays du Sud. Mais de quoi parle-t-on exactement ?

La première référence à ce terme apparaît en 1991. Ces pertes résultent d’évènements extrêmes auxquels il est impossible de s’adapter : montée du niveau des mers, submersion d’îles, salinisation des terres agricoles entraînant le déplacement de populations, etc. Elles sont le plus souvent subies par des pays pauvres et vulnérables, victimes d’un réchauffement auquel ils n’ont pas contribué et pour lequel ils demandent réparation.

C’est là que le bât blesse. Se pencher sur les pertes et dommages revient à se demander qui est responsable et qui doit payer pour le dérèglement climatique. Or, aucun pays pollueur ne veut être renvoyé devant un tribunal en admettant une part de responsabilité. C’est pourquoi le soutien financier et technologique aux pays victimes est aussi difficile à mobiliser.

Les besoins sont estimés entre 300 et 700 milliards de dollars d’ici à 2030. Les solutions pourraient passer par une taxation sur l’extraction des énergies fossiles ou sur les profits exceptionnels des entreprises concernées, une taxation des transports maritimes ou aériens, ou encore un moratoire sur la dette des pays en développement.

Au deuxième jour de la COP27, Emmanuel Macron a annoncé le lancement d’un nouveau groupe de travail avec la Première ministre de la Barbade, Mia Mottley, à qui il appartiendra de trouver des « financements innovants ». Mais l’optimisme ne semble pas de mise parmi les pays vulnérables.

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