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COP28 : pourquoi s’y intéresser demeure indispensable

  • Auteur : decade for Change
  • lundi 4 décembre 2023

Accueillir un sommet international consacré à la lutte contre le changement climatique dans un pays clé du marché des énergies fossiles, quatrième plus grand pollueur au monde par habitant ! L’idée a suscité la défiance de nombreux observateurs et ONG.

L’absence de Joe Biden, sans raison officielle, a ajouté une nouvelle raison de douter de la pertinence de l’événement. Le fait que la BBC accuse le président de la COP28, le sultan Al-Jaber, d’avoir abusé de son rôle pour tenter de conclure des marchés dans les énergies fossiles a achevé de jeter le trouble.

Faut-il pour autant se désintéresser de cette COP ? Non. D’abord, parce qu’elle est l’occasion de remettre sur la table la question cruciale de la sortie des énergies fossiles. Un consensus semble déjà se dégager pour que soient mentionnés, dans la décision finale, les objectifs de triplement des capacités d’énergies renouvelables et de doublement des économies d’énergie d’ici à 2030. 

Pour le Réseau Action Climat, “le boycott est un luxe que les pays dont sont issus nos membres ne peuvent pas se permettre”. L’accord sur la mise en œuvre du fonds destiné à financer les “pertes et préjudices” a d’ores et déjà été adopté en un temps record. Un point majeur doit encore être discuté : la création d’un bilan mondial, avec les engagements des différents pays en termes d’émissions pour les prochaines années.

Boycotter cet événement serait, enfin, rendre service aux lobbyistes de l’industrie fossile et à tous les partisans de l’inaction climatique. « Si l’on méprise les pays producteurs de pétrole pour rester entre ”gens de bonne compagnie”, on ne va pas aller très loin », estimait pour sa part le politologue et spécialiste du climat François Gemenne. Jusqu’au 12 décembre, le monde doit garder les yeux rivés sur Dubaï.

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