La première semaine de cette COP touche à sa fin. Après un début en fanfare, les négociations sont devenues plus techniques et les avancées moins rapides. Les ministres doivent à présent trouver des accords sur les sujets qui fâchent. Le méthane, dont l’importance a longtemps été sous-estimée, est l’un d’eux.
Ce gaz est aujourd’hui responsable de plus d’un tiers du réchauffement climatique. Ses émissions ont une durée de vie plus courte dans l’atmosphère que celles de CO2, et leur effet est plus concentré. Réduire les émissions de méthane de 10 % déclencherait une diminution des concentrations atmosphériques. Atteindre les 30 % permettrait de commencer à freiner le changement climatique.
Deux ans après la signature de l’engagement Global Methane Pledge, le monde commence seulement à s’attaquer aux émissions de méthane les plus faciles à réduire : celles du secteur de l’énergie. À la COP28, les Émirats arabes unis ont appelé 50 grandes compagnies pétrolières et gazières, dont 29 sociétés nationales, à réduire leurs émissions de ce gaz à un niveau « proche de zéro » d’ici 2030.
Pour y parvenir, détecter et réparer les fuites dans les infrastructures pétrolières et gazières est un levier important. En 2023, l’analyse satellitaire a révélé 3 029 fuites dans 49 pays différents. Les plus importantes proviennent du Texas. Selon les projections de l’Agence internationale de l’énergie, il faudrait 75 milliards d’euros pour réduire suffisamment les émissions de méthane dans le secteur de l’énergie d’ici 2030 et viser le 1,5 °C de réchauffement.