La COP29, qui a débuté ce lundi 11 novembre à Bakou, a connu une première semaine pleine de rebondissements. A la surprise (quasi) générale, elle s’est ouverte sur un accord sur les marchés carbone, critiqué toutefois pour son mode d’adoption jugé trop rapide et pour les nombreuses questions méthodologiques qu’il laisse en suspens. Par la suite, l’annonce par Agnès Pannier-Runacher qu’elle ne se rendrait pas à Bakou après les attaques politiques du président azerbaïdjanais contre la France a contribué à tendre des débats déjà très complexes autour de la question du financement.
La deuxième semaine de la COP doit en effet permettre de déterminer un Nouvel Objectif Collectif Quantifié, c’est-à-dire la cible de financements climat accordés aux pays en développement, en remplacement de la cible symbolique de 100 milliards par an fixée en 2009. Le groupe d’experts indépendants de l’ONU sur la finance climat estime les besoins à 1000 milliards par an d’ici 2030.
Trois options sont, pour l’heure, sur la table des négociations. La première reflète les attentes des pays en développement, avec des financements de l’ordre de 1100 milliards à 2000 milliards annuels entre 2029 et 2035, pesant principalement sur les pays développés. La deuxième option, en ligne avec les positions de l’UE, inscrit explicitement l’élargissement de la base de pays contributeurs et l’intégration dans les calculs des investissements privés et innovants. Enfin, la troisième option met l’accent sur la répartition entre adaptation et atténuation.
Pour l’UE, la situation est loin d’être idéale : bousculée par l’élection de Trump et par la situation diplomatique compliquée à Bakou, elle peut se trouver esseulée dans sa volonté de répartir les obligations de financement et d’intégrer des modes de financement innovants, allant des crédits carbone à une fiscalité dédiée sur le transport aérien et maritime.