« Notre sport est en danger. » C’est le signal d’alarme tiré par plusieurs centaines de skieurs professionnels dans une lettre ouverte à la fédération internationale de ski (FIS). Parmi ces athlètes, réunis par l’association Protect our Winters, certaines des stars du ski alpin présents il y a quelques jours à Courchevel et à Méribel pour les Championnats du monde de la discipline : Mikaela Shiffrin, Aleksander Aamodt Kilde ou Federica Brignone.
Force est de constater que la crise climatique perturbe de façon croissante leur pratique, avec la multiplication des annulations d’épreuves faute de neige. Et la neige artificielle, par ailleurs objet de vifs débats, ne suffira pas à assurer l’enneigement de certains sites historiques du circuit. Ils réclament à la fédération qu’elle reporte le début de la saison, qu’elle supprime l’une des étapes américaines pour limiter les déplacements et qu’elle rende public dans l’année un plan d’action pour diviser par deux son empreinte carbone.
Les conditions actuelles dans les Alpes du Nord donnent une résonance particulière à leur message : la sécheresse actuelle – plus de 35 jours sans réelle précipitation – est du « jamais-vu » selon Météo-France. Derrière l’inquiétude des sportifs qui lui servent de vitrine, c’est l’industrie des sports d’hiver qui reçoit de plein fouet ce nouveau coup de semonce. Les 10 milliards d’euros dépensés chaque année dans les stations pourraient fondre autant que l’or blanc, et les modèles économiques alternatifs tardent à émerger.