Depuis fin 2024, les six principaux établissements bancaires américains (Goldman Sachs, Wells Fargo, Citi, Bank of America, Morgan Stanley, JPMorgan) ont annoncé tour à tour leur retrait de la Net Zero Banking Association (NZBA). Cette alliance, créée en 2021 en amont de la COP de Glasgow, avait pourtant pour but d’organiser le dialogue entre les parties prenantes pour atteindre l’objectif de zéro émission nette de gaz à effet de serre d’ici à 2050.
Pourquoi ce recul ? Les banques se gardent de donner des explications. Mais à deux semaines de l’investiture du président Trump, la multiplication des procédures judiciaires intentées par certains États conservateurs, Texas en tête, ainsi que les menaces à peine voilées de certains acteurs anti-ESG de lancer des poursuites sur le fondement des lois antitrust, semblent avoir eu raison de l’engagement des banques américaines.
Ces dernières disent vouloir continuer à accompagner leurs clients dans leurs transitions écologiques, mais les ONG en doutent. Et ce d’autant plus que sans contraintes réglementaires, celles-ci craignent que les banques américaines, qui figurent déjà parmi les plus grands investisseurs de combustibles fossiles, finissent par renoncer à leurs ambitions.
Les experts encouragent les 142 membres restants de la NZBA, qui représentent 6 400 milliards de dollars d’actifs, à réagir. Ils voient dans ce mouvement américain une opportunité, pour l’Europe, de bâtir un modèle économique résilient où les directives ESG seraient au service de la compétitivité des entreprises européennes.