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Crédits carbone : les GAFAM font feu de tout bois

  • Auteur : Decade for Change
  • lundi 15 juillet 2024

Les GAFAM ont un problème. Comme nous l’évoquions dans la 175e édition de Decade for Change, l’essor de l’IA fait bondir leurs émissions de CO2 ét éloigne leurs promesses de neutralité carbone à l’horizon 2030. Pour le résoudre, ils comptent notamment sur les entreprises capables de leur vendre les crédits carbone qui compenseront une partie de leurs émissions.

Parmi celles-ci, on trouve de façon contre-intuitive les compagnies pétrolières. Plusieurs d’entre elles investissent, en effet, dans les technologies de capture du carbone, que ce soit dans l’air qui nous entoure (DAC : Direct Air Capture) ou à la source, sur les sites de production. Microsoft et 1PointFive (filiale d’Occidental Petroleum) viennent d’annoncer un contrat record. Le premier va acheter au second un crédit équivalent à 500 000 tonnes de CO2 sur six ans, issus de la technologie DAC. L’an dernier Amazon avait conclu un accord similaire avec la même compagnie portant sur 250 000 tonnes sur dix ans.

De fortes incertitudes pèsent sur la viabilité de ces technologies, leur capacité à passer à l’échelle et leur cohérence profonde, étant complètement conditionnées à la poursuite à long terme de l’extraction fossile. Même en en faisant abstraction, tous les projets en cours ne suffiront pas à répondre aux besoins. C’est pourquoi les GAFAM cherchent d’autres types de crédits carbone.

Parmi eux, le biochar suscite un intérêt grandissant. Dans notre podcast, nous avions discuté de son potentiel avec Axel Reynaud, fondateur de NetZero. Il s’agit d’un charbon de bois spécial utilisé, entre autres, dans la construction, qui séquestre entre deux et trois fois son poids en CO2 pendant des centaines d’années. Suez ouvrira dans quelques mois une ligne de production de biochar au Canada et vient de vendre par anticipation 36 000 crédits carbone (correspondant à 36 000 tonnes de CO2 séquestrées) à Microsoft.

Pour rappel, le GIEC estime que pour limiter le réchauffement sous les 2 °C, il faudrait retirer de l’atmosphère 10 à 15 milliards de tonnes de CO2 par an d’ici à 2050.

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