750 000 tonnes d’emballages produits par Danone en 2021. Beaucoup trop, selon les trois ONG Surfrider, Zero Waste France et ClientEarth. Le 9 janvier dernier, elles ont assigné l’entreprise devant le tribunal judiciaire de Paris pour « non-respect de son devoir de vigilance » en matière de plastique. Elles réclament un nouveau plan de vigilance, incluant une trajectoire de « déplastification », sous peine, au bout de six mois, d’une astreinte de 100 000 euros par jour de retard.
En septembre 2022, la même coalition avait mis en demeure neuf géants de l’agroalimentaire et de la distribution de se conformer à la loi en matière de plastique. Pourquoi Danone se retrouve-t-elle seule assignée ? Les ONG lui reprochent son immobilisme, alors qu’elle est, des neuf, celle dont l’empreinte plastique est la plus grande. Sa qualité d’entreprise à mission l’expose sans doute également. Or, dans son dernier rapport de mission, il n’est fait mention du plastique qu’une seule fois.
« Danone a augmenté son recours aux emballages réutilisables, recyclables ou compostables, porté à 84 % en 2021 », précise le document, qui ne contient qu’un indicateur composite : « Économie circulaire : emballages réutilisables, recyclables ou compostables (%) ». Dans le détail, la proportion d’emballages réutilisables a reculé de 4,8 % à 4,1 % de 2020 à 2021. Et la promesse d’utiliser 50 % de plastique recyclé d’ici 2025 semble intenable : le groupe est passé de 10,3 % en 2020 à 10,4 % en 2021.
Reste qu’il est difficile d’estimer ce que risque vraiment Danone. C’est en effet au juge de fixer le montant de l’astreinte. Par ailleurs, aucune procédure comparable n’est encore arrivée à son terme. Mais pour les ONG, la mise à l’agenda judiciaire représente déjà une victoire.