En 2030, la consommation électrique mondiale des centres de données pourrait être trois fois plus élevée qu’aujourd’hui. Ce qui fait dire au Shift Project, auteur d’un rapport publié cette semaine, que la trajectoire dans laquelle se projette la filière des « data centers » n’est pas soutenable.
Les émissions de gaz à effet de serre du secteur pourraient augmenter de 9 % par an, alors qu’elles devraient baisser de 5 % pour limiter la hausse des températures à 1,5 °C en 2050. Les émissions des data centers atteindraient entre 630 et 920 millions de tonnes équivalent CO2 en 2030, soit deux fois celles de la France et 1,4 % du total mondial, selon le Shift Project.
Certes, les géants américains du numérique sont devenus des acheteurs massifs d’énergies renouvelables, mais il s’agit d’un marché dont la croissance est limitée. Leurs investissements dans le nucléaire ne seront pas opérationnels avant plusieurs années. Et les récentes déclarations du gouvernement américain laissent entrevoir un rôle accru des énergies fossiles.
« Le charbon, propre et magnifique, sera un combustible essentiel de la réindustrialisation des États-Unis et un atout clé pour remporter la course à l’intelligence artificielle », a déclaré cette semaine Chris Wright, le ministre de l’Énergie. Il a dévoilé un programme d’investissement de 625 millions de dollars pour moderniser les centrales à charbon vieillissantes. Une façon d’assurer, quoi qu’il en coûte, des débouchés à l’industrie minière américaine.