Outre-Atlantique, la pénurie de main d’œuvre dans des secteurs mal rémunérés comme l’abattage, la construction ou la restauration fait naître des idées radicales. Dans plusieurs États républicains, comme l’Iowa, le Minessota ou l’Arkansas, les législateurs planchent sur des lois facilitant le travail des enfants.
Le texte de l’Iowa permettrait aux jeunes d’occuper, dès 14 ans, certains emplois dans les usines de conditionnement de la viande. Ils pourraient ainsi être autorisés à travailler dans des chambres froides. Les entreprises ne seraient pas tenues responsables au civil en cas de maladie, de blessure… ou d’accident mortel.
Le Minnesota autoriserait, lui, les jeunes de 16 et 17 ans à travailler dans le secteur de la construction. Dans l’Arkansas, il s’agirait de dispenser les moins de 16 ans d’une autorisation parentale. Le travail des jeunes ? L’interdire serait « discriminatoire », une « atteinte à leur liberté », selon ses partisans.
Au Québec, il n’existe pas d’âge minimum pour travailler. Les moins de 14 ans doivent simplement avoir la permission de leurs parents. En dessous de 16 ans, pas de travail durant les heures de classe ni la nuit. Près de la moitié des 15-18 ans travaillent au moins quelques heures par semaine.
Partout, les opposants à ces mesures demandent davantage de contrôle. Au Québec, le nombre d’accidents du travail chez les moins de 16 ans a doublé au cours des trois dernières années. Aux États-Unis, le nombre d’infractions à la législation sur le travail des mineurs a augmenté de 37 % en 2022 – dont 688 situations dangereuses. Un chiffre probablement sous-estimé.