DeepSeek, l’IA qui fait mieux avec moins. Vraiment ?

Boum ! L’arrivée de l’IA chinoise DeepSeek sur le marché a été une déflagration. En quelques jours, elle est devenue l’appli la plus téléchargée de l’AppStore américain. Au moins aussi performante que ChatGPT, son développement aurait coûté seulement 6 millions de dollars à son fondateur. Moins cher… et moins gourmand, sa mise au point n’aurait nécessité que 2 000 puces d’ancienne génération, ce qui lui permettrait de consommer dix fois moins d’énergie à l’usage. Au passage, le cours de bourse de Nvidia a perdu plus de 500 milliards de dollars…

Faut-il y voir une avancée technique vers des IA moins énergivores ? Selon l’AIE, la consommation énergétique des centres de données devrait doubler entre 2022 et 2026, atteignant la consommation annuelle d’électricité du Japon. S’il parvient à démontrer l’efficacité de son modèle, DeepSeek pourrait contribuer à atténuer cette hausse. Mais aussi laisser penser que l’hégémonie revendiquée par les États-Unis n’est pas irréversible et que l’Europe pourrait jouer sa carte, même avec de faibles moyens.

Rien n’est cependant encore joué, car la contre-offensive s’organise. La Maison Blanche accuse DeepSeek de s’être entraîné à moindre coût en condensant les résultats du dernier modèle d’OpenAI, nommé o1. Elle s’inquiète également de la menace qu’il représente pour la sécurité nationale. Elle n’est pas la seule. De l’Irlande à l’Italie, les pendants de la CNIL s’interrogent sur le sort réservé aux données des utilisateurs du chatbot chinois. En Italie, DeepSeek a même déjà été écarté des magasins d’applications de Google et d’Apple…