La destruction des forêts vierges tropicales a atteint, l’an dernier, un niveau record depuis au moins vingt ans, notamment en raison des incendies alimentés par le changement climatique, alerte une analyse publiée mercredi 21 mai sur le site Global Forest Watch.
Le Brésil est le pays le plus concerné avec 2,8 millions d’hectares de forêt primaire détruits en 2024, dont les deux tiers s’expliquent par la volonté de créer de la place pour le soja ou l’élevage bovin. Et pourtant, il ne figure pas parmi la liste des pays à risque de déforestation élevée que vient d’établir l’Union européenne dans le cadre du règlement interdisant, à partir de décembre 2025, l’importation de produits issus de terres déboisées après 2020.
Cette liste classe tous les pays européens, mais aussi la Chine et les États-Unis, en tant que pays à faible risque. Le Brésil et l’Indonésie y présentent un risque jugé standard. Les pays à risques les plus élevés sont la Russie, le Belarus, la Corée du Nord et le Myanmar.
Selon plusieurs ONG et diplomates européens, cette répartition, validée fin avril, repose avant tout sur des considérations géopolitiques. « Le fait d’être des adversaires géopolitiques [de l’UE] a plus d’importance que les critères objectifs », critique Alain Karsenty, chercheur au Cirad, pour qui la priorité de l’UE aurait donc consisté à préserver ses relations diplomatiques et commerciales.