Des rafales atteignant 406 km/h. Lorsqu’il a frappé la Jamaïque, l’ouragan Melissa était classé en catégorie 5, la plus élevée, sur l’échelle de Saffir-Simpson. Si une 6e catégorie avait existé, il l’aurait atteinte. Ce phénomène, le pire à toucher l’île depuis le début des relevés météo, a été rendu quatre fois plus probable en raison du changement climatique causé par l’homme, selon une étude publiée mercredi par une équipe de l’Imperial College de Londres.
Ces scientifiques ne sont pas les seuls à sonner l’alerte. Les menaces sanitaires liées au dérèglement climatique atteignent, en effet, des niveaux sans précédent, ont averti 128 experts du Lancet Countdown, dans la neuvième édition de leur évaluation annuelle.
Les auteurs constatent une augmentation de 23 % du nombre de morts liées à la chaleur depuis les années 1990, qui atteint 546 000 décès par an en moyenne entre 2012 et 2021. En 2024, la pollution de l’air par des particules fines dégagées par la fumée des incendies de forêt a entraîné un nombre record de 154 000 morts. Par ailleurs, au niveau mondial, le potentiel de propagation de la dengue a été multiplié par quatre depuis les années 50, du fait de la prolifération des moustiques favorisée par le réchauffement.
Les experts mettent cependant en avant l’impact positif de certaines initiatives. Alors que la production d’énergie renouvelable atteint des sommets, ils estiment à 160 000 le nombre de vies sauvées chaque année grâce à la fermeture de centrales à charbon et à l’assainissement de l’air qui en résulte.