Désinformation climatique : les médias audiovisuels français passés au crible

C’est une première par son ampleur et sa méthodologie. L’étude dévoilée cette semaine par les ONG Data for Good, QuotaClimat et Science Feedback se penche sur la désinformation climatique dans les grands médias audiovisuels français considérés comme fiables par le grand public. Réalisée au cours du premier trimestre 2025, elle a relevé 128 cas de désinformation – soit environ 10 par semaine. À elle seule, Sud Radio est à l’origine de 40 % d’entre eux.  

Le rapport a divisé les temps d’antenne en segments de deux minutes. Ceux contenant des mots-clés relatifs au changement climatique ont été analysés avec la méthode Science Feedback, qui évalue la crédibilité d’une information. 

Les sujets les plus concernés par les fake news sont les énergies renouvelables et les véhicules électriques. L’étude a, par ailleurs, relevé 373 cas de « narratifs de l’inaction » susceptibles de saper la confiance dans les solutions climatiques et leurs défenseurs. La désinformation s’intensifie lors d’événements politiques majeurs, comme l’investiture de Donald Trump ou encore les consultations sur des politiques publiques climatiques. 

Plusieurs pistes d’action sont suggérées. La première : renforcer le rôle de surveillance de l’ARCOM. Les médias sont aussi invités à se doter de chartes éditoriales claires ainsi qu’à former leurs équipes aux enjeux climatiques. Et les marques à conditionner leurs investissements publicitaires à des engagements éthiques et environnementaux. 

Reste un dernier chiffre préoccupant : l’information en matière environnementale n’a occupé que 2 % du temps d’antenne en ce début d’année.