Créer un « choc de déplastification ». Telle est l’ambition des trois ONG ClientEarth, Surfrider Foudation Europe et ZeroWaste France. Pour y parvenir, elles viennent de mettre en demeure neuf grands groupes de l’agroalimentaire et de la distribution de mieux lutter contre la pollution plastique dont elles sont responsables. Sans action de leur part dans les trois prochains mois pour réduire l’impact environnemental et sanitaire des plastiques qu’ils utilisent, elles saisiront le tribunal judiciaire de Paris.
Depuis 2017, la loi française sur le devoir de vigilance oblige les entreprises basées en France et employant plus de 5 000 personnes sur le territoire (ou plus de 10 000 dans le monde) à prendre des mesures effectives pour prévenir les atteintes aux droits humains et à l’environnement sur l’ensemble de leur chaîne d’approvisionnement. Quelques cas sont déjà ouverts mais c’est la première fois que cette loi est utilisée sur le terrain de la pollution plastique.
Auchan, Carrefour, Casino, Danone, Lactalis, McDonald’s France, Les Mousquetaires, Picard et Nestlé France sont mis en cause. Certains d’entre eux ne disposent pas de plan de vigilance. La principale réponse des industriels réside, par ailleurs, dans le recyclage. Mais il s’agit, selon l’avocat des ONG, d’un levier marginal puisque seulement 9 % des déchets plastiques sont aujourd’hui recyclés dans le monde.
Selon les dernières estimations de l’OCDE, quelque 460 millions de tonnes de plastiques ont été produites en 2019 dans le monde, générant 353 millions de tonnes de déchets. 22 % sont abandonnées dans des décharges sauvages, brûlées à ciel ouvert ou rejetées dans l’environnement.