Discrimination au travail : le baromètre de la Défenseure des droits invite à la vigilance

Où en sommes-nous des discriminations en entreprise ? La 18e édition du baromètre des discriminations dans l’emploi en France, présentée cette semaine par la Défenseure des droits et l’Organisation internationale du travail (OIT), montre que la situation ne s’arrange pas lorsque l’on est jeune, femme, non-blanc ou en situation de handicap.

Au global pourtant, cette enquête menée auprès de 5 000 personnes montre une amélioration. De 29 % de personnes déclarant avoir été discriminées au cours de leur carrière en 2016, on est passé à 21 %. Concernant la recherche d’emploi, la proportion est passée de 18 % à 14 %. Ces chiffres méritent cependant une interprétation prudente, du fait de changements méthodologiques.

Les jeunes restent surexposés. Que ce soit dans la recherche d’emploi ou dans leur carrière, les 18-24 ans ont deux fois plus de risque de rapporter une expérience de discrimination que les 45-54 ans.

Le fait d’être une femme multiplie par 2 le risque de subir une discrimination par rapport aux hommes (en 2016, ce risque était 1,6 fois plus élevé). Les stéréotypes autour de la maternité demeurent fortement ancrés et pèsent sur la trajectoire des femmes.

Les personnes perçues comme arabes, maghrébines ou noires, ont, dans la recherche d’emploi, un risque 2,8 fois plus élevé (contre 2,2 en 2016) de déclarer avoir fait l’objet de discrimination que les personnes perçues comme blanches. Enfin, pour les personnes en situation de handicap, ce risque s’avère 1,7 fois plus élevé. Pour y remédier, la défenseure des droits Claire Hédon invite les entreprises à se doter de plans d’actions à la hauteur des enjeux.