États-Unis, Afghanistan, Hongrie ou Sénégal, les régressions en matière de droits des femmes se multiplient à travers le monde. Ce phénomène, nommé backlash (retour de bâton), fait l’objet d’un rapport dévoilé le 13 février par la Fondation Jean Jaurès et Equipop.
Théorisé par la journaliste féministe Susan Faludi dans son livre Backlash, la guerre froide contre les femmes, le terme désigne les discours anti-féministes, sexistes et réactionnaires qui ont succédé au mouvement de libération féministes dans les années 1970 aux États-Unis. Là-bas, le backlash se manifeste, par exemple, au travers de la révocation, par la Cour suprême des États-Unis, de l’arrêt Roe vs Wade garantissant aux Américaines l’accès à l’IVG.
L’Étude analyse les mouvements à l’œuvre à travers le monde qui font obstacle aux droits des femmes. Selon elle, ils s’avèrent le résultat « d’alliances hétéroclites entre des États aux antipodes de l’échiquier diplomatique, des groupes politiques d’extrême droite, des mouvements religieux fondamentalistes et des grandes fortunes conservatrices. » Le rapport cite, la déclaration du consensus de Genève, texte opposé à l’IVG et signé par 35 États en 2020.
Évoquant plusieurs pistes, le rapport appelle notamment l’État français à faire des luttes féministes un sujet de diplomatie prioritaire. En réponse, l’ambassadrice française Delphine O, secrétaire générale du Forum Générations Égalité auprès de l’ONU, a déclaré que les droits des femmes étaient une des composantes de notre diplomatie, même lorsqu’ils n’étaient pas le sujet principal de la négociation.