Le tri s’opère dans les coalitions des entreprises pour le climat. L’engouement pour les engagements collectifs et le travail sectoriel sur les méthodes et les moyens d’action ne se dément pas. Mais à mesure que ces travaux avancent, et que l’ambiance générale du débat sur l’action climatique évolue, la clarté se fait sur ce que ces engagements impliquent pour les participants. Ce ne sont plus des espaces tout à fait consensuels au sein desquels chacun peut se positionner sans créer de friction dans son propre système.
Les alliances de la GFANZ, qui réunissent les acteurs financiers par métier, connaissent une série de départs remarqués. Côté assureurs, Swiss Re, Hanover Re, Zurich Insurance ou encore Munich Re, qui considère que les règles antitrust en vigueur ne donnent pas de marge à l’action collective, et qu’il vaut mieux avancer seul. Parmi les banques, la l’allemand GLS Bank descend du train parce que la plupart de ses camarades continuent à financer les fossiles. Chez les asset managers, Vanguard voulait se protéger de toute contamination du politique dans sa stratégie.
Le Fashion Pact, qui réunit depuis 2019 les acteurs de la mode et du textile, enregistre lui aussi des défections. Au moment où Helena Helmersson, la dirigeante de H&M, succède à François-Henri Pinault à la tête de la coalition, Hermès et Selfridges rejoignent Stella McCartney au rang des forfaits.
Ces départs envoient des signaux ambivalents, et mettent en tension ces alliances. Mais ce tri est probablement nécessaire pour ne pas entraver leur potentiel.