Les coûts cachés pour l’environnement, la société et la santé des systèmes agroalimentaires actuels ont atteint 10 000 milliards de dollars en 2020. Cette estimation, issue d’une étude de la Food and Agriculture Organisation publiée en novembre 2023, tient compte des conséquences des mauvaises habitudes alimentaires sur la santé, donc sur la productivité, mais aussi des dégradations environnementales (émissions de CO2, pollution liée à l’azote, dégradation des sols) et sociales engendrées.
Une autre étude est venue cette semaine préciser le sens dans lequel il faudrait réorienter la production agricole. Menée par une coalition d’acteurs avec l’appui d’Oxford et de la London School of Economics, elle propose notamment d’abandonner les subventions et les incitations fiscales aux monocultures dépendantes des engrais, des pesticides et de la déforestation. Et de réorienter les incitations financières vers les petits exploitants, dont les fermes constituent autant de puits de carbone. L’étude promeut également un changement de régime alimentaire, moins carné, ainsi que plus d’investissement dans les green tech.
Mais une agriculture plus durable, également capable d’assurer de meilleurs revenus aux agriculteurs, a un prix – c’est, en Europe, l’un des principaux enjeux de leurs revendications. La transition proposée entraînerait, pour les consommateurs, une augmentation des denrées alimentaires. Elle suppose donc, selon les chercheurs, un soutien des couches les plus pauvres de la société par les puissances publiques.