La sortie des énergies fossiles va avoir des conséquences rapides et massives sur le travail. Les Shifters (l’association de bénévoles qui soutient les activités du Shift Project) ont rendu public, le 4 avril dernier, un rapport intitulé « Transition écologique de l’emploi : un défi individuel et collectif ». Ils estiment à plus d’un million le nombre d’emplois qui seront créés par la décarbonation, en France, à l’horizon 2050 dans 11 secteurs de l’économie. Si certains d’entre eux seront plus concernés que d’autres (transport, logement, agriculture…), les pratiques et les compétences devront évoluer sur l’ensemble des métiers.
Les Shifters pointent les deux défis qui attendent les entreprises et les pouvoirs publics. Accompagner, d’une part, les pertes d’emploi engendrées par la décarbonation. Répondre aux besoins créés par la transition écologique en redirigeant les compétences vers des emplois durables, d’autre part. Le rapport sonne l’alerte : « sans action immédiate sur la mobilité professionnelle, la société française pourrait bien rester bloquée dans sa dépendance aux énergies fossiles ». Les entreprises doivent anticiper dès aujourd’hui les besoins de demain en conciliant formation et création de postes.
Ces formations, les salariés sont de plus en plus nombreux à les attendre. Plus de 8 actifs sur 10 souhaiteraient que leur travail soit en meilleure adéquation avec le défi climatique selon l’étude « Le travail en transitions » publiée cette semaine par l’institut Elabe. Et plus de la moitié des sondés (54 %) estime que leur niveau de compétence n’est pas à la hauteur des enjeux écologiques.